MOI, CE QUE J’AIME, C’EST LES MONSTRES – Emil Ferris

Karen a dix ans lorsque sa voisine Anka est retrouvée morte d’une balle dans le coeur. Nous sommes à Chicago en 1967. Karen qui aime les monstres et s’évade de son quotidien par l’imagination, décide alors de mener l’enquête.

«Pour les enfants, les adultes semblent toujours libres. Mais, en vérité, il y en a beaucoup qui sont comme prisonniers. Et si on se demande qui les retient, 9 fois sur 10 d’après ce que je sais, ce sont les fantômes qui les hantent…»

La petite fille qui se prend pour un loup-garou va découvrir le passé d’Anka dans l’Allemagne nazie. Mais Karen va également être surprise par les secrets que cache sa propre famille.

«Le mot « après-coup » m’est venu à l’esprit. Je crois que ça veut dire qu’après quelque chose de terrible, on se prend toujours un coup sur la tête. J’ai pensé à ce qui s’était passé quelques années avant, quand le Président Kennedy a été assassiné…»

Quel chef d’oeuvre ! Et dire que l’auteure Emil Ferris a essuyé quarante-huit refus avant d’être publiée ?! Le graphisme est absolument fabuleux. Emil Ferris est selon Art Spiegelman, «une des plus grandes artistes de bande dessinée de notre temps» et franchement je ne peux que lui donner raison. J’ai été complètement subjuguée par ce roman graphique presque entièrement dessiné au stylo à bille. 

Mais c’est la qualité du texte qui m’a le plus surprise. L’histoire est passionnante, riche, foisonnante, intelligente, enrichissante, profonde, touchante. Bref, un livre impossible à lâcher une fois commencé. Je suis très impatiente de connaître la suite. Depuis que j’ai terminé ma lecture, je ne cesse de prendre cet ouvrage en main pour admirer une nouvelle fois quelques pages. Il est tellement dommage de le laisser fermé que j’ai même envisagé de mettre certaines planches sous cadre 😉 sincèrement il s’agit d’une oeuvre d’art.

Vous l’aurez compris, « Moi, ce que j’aime, c’est les monstres » est un coup de ❤️ absolu !

J’aimerais encore relever la qualité exceptionnelle de l’objet livre en lui-même grâce au travail de l’éditeur. 

Monsieur Toussaint Louverture, 2018, titre original « My favorite thing is monsters, volume 1 », traduit de l’anglais par Jean-Charles Khalifa, 416 pages

Leave a Reply

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *