LA NEIGE DE SAINT PIERRE – Leo Perutz

Un homme se réveille à l’hôpital et se souvient avoir reçu un coup de fléau sur la tête. Il croit reconnaître dans le personnel hospitalier des personnes qu’il a connues. Mais le médecin prétend qu’il s’est fait renversé par une voiture. L’homme se rappelle alors des instants qui ont précédé son accident. Il venait de quitter Berlin, engagé par le baron von Malchin pour soigner les paysans du village. Bibiche, dont il est amoureux, travaille dans le laboratoire du baron où la découverte d’une drogue va changer le cours des événements…

Qu’en est-il? Cet homme a-t-il réellement vécu les souvenirs qui lui reviennent en tête? Ou les médecins lui mentent-ils? Manipulation? Folie?

L’atmosphère mystérieuse, hivernale, légèrement tendue mène le lecteur à la baguette. Sur fond historique, ce livre a été interdit par les nazis lors de sa sortie en 1933, le récit a quelque chose d’envoûtant. On flotte constamment entre songe et réalité. 

Si le genre n’est pas spécialement ma tasse de thé, l’écriture de Leo Perutz, auteur autrichien de langue allemande, s’avère vraiment très agréable et fluide. La Neige de saint Pierre se lit tel un conte au sens profond.

 

 

«Car ce que l’on possède en rêve, une armée entière d’ennemis ne saurait vous le prendre.»

 

«… Eh oui! Le temps chausse deux paires de chaussures différentes, poursuivit le fantôme. Avec l’une, il boite, avec l’autre, il fait des bonds. Et aujourd’hui, dans cette pièce, le temps a chaussé ses chaussures de boiteux, il ne veut pas passer.»

 

Éditions Zulma, 2016, titre original St. Petri Schnee paru en 1933, traduit de l’allemand par Jean-Claude Capèle, 240 pages

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